On nomme Autoscopie la faculté de voir ce qui se passe à l'intérieur de son propre corps.
On appelle aussi ce pouvoir andoscopie ou, plus justement, endoscopie. Mais cette dernière appellation s'emploie quelquefois pour la vision à l'intérieur du corps des autres. Il s'agit d'un phénomène de voyance et la pratique de l'endoscopie aussi bien que de l'hétéro-endoscopie est vieille comme le monde. L'histoire la plus reculée relate des consultations de guérisseurs au cours desquelles ce dernier décrit ce qu'il voit dans le corps du patient — ou des déclarations de personnes se mettant soudain à décrire leurs propres organes.
Il est à remarquer que les descriptions ainsi relatées portent la marque de leur temps. Telle est l'anatomie connue d'une époque, tel est le cadre général des descriptions faites. Plus exactement encore : comme les visions avaient et ont lieu le plus souvent à l'occasion de consultations pour maladie, la description est fonction des connaissances médicales et anatomo-pathologiques de l'époque à laquelle elle est faite.
Parallèlement, les voyants contemporains pourvus de dons pour l'endoscopie ou l'hétéro-endoscopie voient le corps et les viscères tels qu'ils se les imaginent, c'est-à-dire selon leur culture médicale. C'est d'ailleurs un point intéressant d'étude que de comparer cette anatomie subjective à l'anatomie objective. Celle-ci comporte, par rapport à celle-là, des déformations quasi constantes (exagération du volume occupé par les poumons, minimisation du volume du foie, déplacement de la situation du cœur, de l'estomac, etc.).
En faisant la part de ces erreurs et la transposition correspondante, il faut par contre reconnaître que les diagnostics exprimés dans le langage médical propre à une époque sont souvent aussi rapides qu'indiscutables — même et surtout lorsque le patient ignore ses troubles ou anomalies.
A côté de ces faits de voyance, sujets à toutes les réserves et caractéristiques exposées ailleurs (voir au mot Voyance et au mot Radiesthésie), il existe une forme d'autoscopie résultant d'un entraînement systématique faisant partie d'une des techniques du Yoga.
Toutefois, l'étymologie d' autoscopie laisserait penser qu'il s'agit d'une vision spatialisée, c'est-à-dire d'une quasi-perception sensorielle visualisée, alors qu'il s'agit en fait d'une connaissance. Seule, l'imagination transpose (très rapidement d'ailleurs) la connaissance sur le plan des images ; mais c'est là un amoindrissement de la connaissance.
Lorsque l'entraînement est poursuivi dans un but de progrès personnel, il faut précisément apprendre à dissocier le phénomène et à en rester au stade de la connaissance pure. A ce titre, précisons que la connaissance du corps est un des points de culture intérieure qui doit s'entreprendre dès le début de l'entraînement. Il y a à cela une raison évidente.