Lettre R
La dix-huitième lettre de l'alphabet ; "la canine", parce que le son qu'elle produit rappelle celui d'un grognement.
La dix-huitième lettre de l'alphabet ; "la canine", parce que le son qu'elle produit rappelle celui d'un grognement.
— Radiesthésie — Ce terme, qui est mal choisi, désigne une sensibilité spéciale grâce à laquelle l'homme peut détecter la présence de toutes sortes d'éléments. Le nom est mal choisi parce qu'il suppose, a priori, l'existence d'ondes, d'une radiation, que rien ne prouve.
— Rapsodomancie ou Rhapsodomancie — Divination qui se pratiquait en ouvrant un livre de poèmes et en interprétant les vers ainsi désignés par le sort.
— Réincarnation — Doctrine selon laquelle notre esprit est voué, après la mort, à s'unir à un autre corps. Cette doctrine, exprimée ou non, admettant ou non le passage par des vies animales, est connue en Orient depuis les temps immémoriaux. Elle se fonde sur les faits expérimentaux du dédoublement (voir ce mot) et des manifestations des esprits telles que les spirites (voir ce mot) en allèguent l'existence. Il est évident que la métapsychique moderne, critiquant les faits, en arrive elle-même à des considérations troublantes.
— Rétrogradation —
— Rêves — Pour les rêves prophétiques, voir au mot Songes.
— Rhabdomancie —Divination par des baguettes.On jetait celles-ci dans un vase ou une coupe. Elles formaient alors des figures qu'on interprétait. On pouvait aussi faire tirer au sort par le consultant une baguette parmi une série de baguettes semblables portant chacune des caractères gravés et secrets.Outre ces formes diverses dans lesquelles la baguette ne joue pas un rôle essentiel, la rhabdomancie comporte aussi toutes les formes de divination s'effectuant avec une baguette et notamment la sourcellerie ou hygromancie — plus connue sous le nom d'art des sourciers. (Voir au mot Radiesthésie).
— Rituel —Terme générique désignant « ce qu'il faut faire » conformément à la règle dogmatique ou magique. Du point de vue de son contenu, un rituel comporte des paroles à prononcer, des attitudes à prendre, des gestes à faire, des actes précis, des vêtements à arborer, etc...Le Rituel désigne à la fois le déroulement des opérations prescrites (ex. le Rituel du Baptême) et le Recueil contenant la description des rites (ex. : Rituel de Haute Magie).Quant à son origine et sa signification, il n'est pas sans intérêt de rapporter ici le schéma qui en a été fait par la Société Française de Psychosociologie :1°)- Le rite est, dans un premier temps, le processus inconscient qui guide les actes dans ler manifestations de magie de participation (voir Magie) : gestes, paroles, incantations, etc...2°)- Comme la pensée est originairement collective, le rite se traduit par des actes collectifs qui traduisent cette participation magique (danses, chants, cérémonies faisant partie de la tradition élémentaire des peuples primitifs, etc.).3°)- Les rites, sous l'in fluence des sorciers, de prêtres ou de tout autre agent de socialisation, se figent en un Rituel.4°)- Sous l'influence de ces mêmes agents, le Rituel se rigidise et se charpente d'un Dogme ; il acquiert des droits de coercition sur les non-conformistes.5°)- Le dogme devient abstrait et le Rituel se vide de son contenu tout en affermissant les lignes de son protocole ; il devient gestes et paroles dénués de son sens pour le commun.6°)- Le Rituel, privé de son sens, dégénère alors. Ou bien il se transforme jusqu'à être méconnaissable ; ou bien il est abandonné progressivement ; ou bien, parce qu'il garde un attrait pittoresque, il demeure sous une superstition ou un jeu. L'histoire des jeux est typiquement intéressante à cet égard : Colin Maillard, par exemple, se jouait au XVIIe siècle en déguisant la victime d'une peau d'animal close de toutes parts, et en rossant cruellement ce personnage aveugle, assimilé au diable, jusqu'à ce qu'il ait attrapé un de ses bourreaux.Comme un rituel procède originairement des forces magiques — c'est-à-dire des lois naturelles — il procède par contrecoup de tous les rituels correspondants ayant eu cours en d'autres temps. Cela explique que le Rituel de l'Église Romaine reprenne involontairement le Rituel de l'Orphisme et de toutes sortes de religions monothéistes antiques : le solstice d'hiver a donné lieu à des pratiques magiques collectives qui, sous des noms divers, appellent des formes expressives analogues — qu'on appelle ce solstice « nouveau soleil » ou « Noël ». Aussi faut-il, pour l'étude, considérer les rites « en enfilade ».C'est de la correspondance de rituels correspondants qu'on peut tirer les rudiments d'une symbolique expérimentale. Quant au jugement humain à porter sur les rites, s'il fallait en exprimer un, il faudrait dire qu'ils ne sont pas une preuve de faiblesse, mais au contraire un garant d'authenticité. Qu'il s'agisse d'une religion déiste, d'une religion métaphysique ou d'une religion politique, ce qui serait inquiétant serait que fût abandonné un rituel correspondant à la Nouvelle Année, au repos dominical, à la Saint-Jean, etc... (voir Premier Mai).Par contre, le fait que les ressortissants d'un dogme ne saisissent plus le sens de son Rituel est de mauvais augure quant à la longévité de ce dogme.
— Rose-Croix — Le mot est pris substantivement pour désigner tout un ensemble de directions doctrinales et on lui fait traditionnellement correspondre l'idéogramme composé d'une croix inscrite dans un cercle.En fait, ce nom peut être considéré comme une transcription du nom de Christian Rosenkreutz, son fondateur du XIVe siècle. D'autres font remonter cette fondation au XIIe siècle.Bref, le nom même de Rosenkreutz est peut-être mythique, mais ce qui est certain, c'est que la Confrérie des Rose-Croix a existé, a même connu une grande vitalité au XVIIe siècle et semble avoir, au minimum, orienté son activité vers l'alchimie, les sciences psychiques et le symbolisme.Sur les bases de ce patrimoine valable, deux nouvelles sociétés rosicruciennes furent fondées à Paris en 1888, mais sur des conceptions de l'occultisme qui sont loin d'offrir une garantie. La première fut fondée par Stanislas de Guaita qui l'appela : Ordre Kabbalistique des Rose-Croix, la seconde fondée par Peladan s'appela La Rose-Croix Esthétique du Temple et du Graal. La première, outre des buts humanitaires et d'entr'aide, se proposait « la lutte pour montrer à la théologie chrétienne les magnificences ésotériques dont elle est grosse à son insu ».La seconde disait aussi, par les bonnes œuvres, « opérer selon le Saint-Esprit dont il s'efforçait d'augmenter la gloire et de préparer le règne ». Si l'occultisme avait été autre chose que ce qu'il était à la fin du XIXe siècle et si le préjugé de la Bonne Action humanitaire n'avait pas entaché leur action culturelle, il est certain que les deux sociétés avaient à jouer un rôle sérieux. La seconde sombra dans l'indifférence. Et comme les confréries valent ce que valent ceux qui les dirigent, il importe de préciser que les remarques et réserves faites ci-dessus ne préjugent rien quant à l'activité de ceux qui, de nos jours, ont repris le flambeau de la Rose-Croix.
— Roue de la Fortune — Nom de la X-ième lame du Tarot.Le Sphinx, qui siège au sommet de la Roue, a des ailes rouges, un corps et un visage bleus, une couronne jaune, une épée blanche.Les personnages sont habillés de bleu et de rouge. Les rayons de la Roue sont blancs dans leurs moitiés externes et bleues dans leur moitié interne, alors que le moyeu est rouge. La manivelle est blanche.Le support du Sphinx, le corps du personnage ascendant et le support de la roue sont jaunes. Le sens de cette carte est défini de toutes les façons. On y devine bien l'idée d'un équilibre, d'un cycle, d'un arbitre du cycle, mais les précisions manquent en général. On peut essayer, par l'analyse de l'image, d'en apporter quelques-unes :1°) -La roue est de chair. Elle semble disposée pour ne pas tourner. Notamment l'axe de la manivelle ni le second pied du socle n'existent derrière le plan de la roue. Le Sphinx est posé à même la jante, or il est clair qu'il occupe une position centrale et qu'il n'en bouge pas. Ce sont donc les têtes qui montent et qui descendent le long d'un circuit qui a les apparences d'une roue. Jusque là, c'est assez conforme à la notion de cycle.2°)- La manivelle et l'extrémité distale des rayons sont blancs. Ce qui supporte donc le cycle et conditionne le mouvement apparent n'est ni Dieu ni Diable, mais le Déterminisme Universel.3°)- Le moyeu est rouge entouré de bleu. Si l'homme suppose un mouvement circulaire (qu'il croit réel), il suppose aussi un centre. Ce centre apparent est Dieu (un Dieu total d'ailleurs, c'est-à-dire Couple ou Androgyne) : Père et Vierge noire ou Christ et Vierge, ou Saint-Esprit Androgyne ou Dieu et la Nature, ou Isis et Osiris, etc...). Ce centre est un centre dans la mesure où une roue est une roue. C'est-à-dire que Dieu est une notion transcendantale.4°)- Un personnage est jaune, l'autre chair, ce qui s'interprète comme le mouvement évolutif de la spiritualité et le mouvement involutif de la matière. Si le cycle n'est pas un mouvement, ce sont deux potentiels qui s'équilibrent. Toutefois, celui qui monte a les oreilles bouchées par un bandeau. Il est fermé au monde et ne regarde que vers le haut. L'oreille étant symbole d'animalité (classique dans les contes de fées, le folklore, etc...), tout ce symbolisme est homogène.5°)- Le Sphinx bleu et rouge est l'Énigme métaphysique, elle aussi équilibrée polairement. C'est-à-dire que la voie de la Connaissance offre des solutions aussi équilibrées que celles de la foi. En plus, elle porte le glaive blanc — le même que celui du Diable à la lame XV. Ce sabre-sceptre est encore la grande loi rigoureuse et incolore du cosmos.Ces points étant fixés, l'opposition entre le centre de la Roue apparente et le Sphinx semble se décider en faveur de celui-ci, qui porte la couronne et le sceptre. Seule la voie de la Connaissance (l'Énigme) permet à la spiritualité de franchir l'apparent enchaînement du cycle de la vie. Mais cette accession ne change rien à l'équilibre final du monde. En d'autres termes : la grâce est incluse dans le déterminisme (ce qui est conforme d'ailleurs aux conclusions des Conciles) — ou encore : le choix de la Voie Initiatique n'affranchit pas du Déterminisme Universel — ou enfin : le Destin et le Libre-Arbitre ne sont pas des notions qui s'opposent.
— Rouge — Le rouge est, selon la symbolique chrétienne, une des trois couleurs fondamentales avec le noir et le blanc (voir au mot Noir). Il symbolise l'Amour Divin.Dans la symbolique mythologique, il a toutes les valeurs symboliques de Mars (le sang, la guerre, la colère), ce que le langage courant a confirmé .Dans les langues slaves, les mots du type chervonié (en russe, en polonais notamment) signifient à la fois rouge et beau.En thibétain, le mot lité signifie à la fois rouge et trois (la flamme a d'ailleurs une forme triangulaire et il y a toute une correspondance symbolique dans cette direction). En Chine, à certaines époques et dans certaines régions, le rouge fut la couleur du deuil. Le rouge-sang un peu noir est donné aussi, dans la symbolique du Moyen Age, comme symbole du Démon. Il est difficile de retrouver une filière centrale dans tous ces sens.Mais il faut mentionner des expériences faites récemment sur l'influence des couleurs : on peignait de diverses couleurs les verrières éclairant les différents ateliers d'une usine. Alors que les ouvriers travaillant en lumière bleue, par exemple, étaient d'une mollesse extrême, ceux des ateliers rouges étaient particulièrement nerveux et agressifs ; on enregistra des batailles sans grand prétexte.L'analogie du rouge et du sang a donc une base certaine ; celle du rouge et du feu ne fait pas de doute ; celle du rouge et de l'amour se comprend. Les variations et additions procèdent d'éléments propres à telles ou telles dispositions particulières des inconscients raciaux.
— Rubeus —Figure de géomancie (voir ce mot),dont le nom français est le Rouge,le nom populaire le déterminéet le nom populaire arabe, la rougeur.Elle exprime, au sens propre et au sens figuré, tout ce qui correspond au symbolisme du feu et de la virilité : passion, incendie, sang, guerre, meurtre, révolution, colère, pléthore, action rapide, etc...Correspondances : Feu, Mars.