L'histoire de Bouddha Gautama n'a pas sa place ici ; d'autant que la religion bouddhique est rigoureusement rationnelle et ne comporte aucun point de contact avec l'occultisme. Le Bouddhisme n'ignore pas les faits métapsychiques mais les intègre aux lois d'une nature parfaitement cohérente.
Par incidence, citons ici un passage d'Emile Ferrière, fondé d'après l'auteur, sur les Essais de Mythologie comparée de Max Muller et le Dictionnaire des Légendes, collection de l'abbé Migne : « Dans le catalogue des Saints de l'Église romaine, Josaphat est associé à Barlaam. Or, Josaphat, c'est le Bouddha, et Barlaam, c'est le brahmane Asita, qui prédit la grandeur de Bouddha à la naissance de ce prince. L'histoire de cette admission du fondateur de la plus grande religion du globe dans le paradis chrétien est curieuse.
Au VIII siècle de notre ère, un moine intelligent et instruit, Saint Jean de Damas, soit qu'il eût connu la vie du Bouddha par des récits oraux, soit qu'il eût eu sous les yeux le texte même de la biographie légendaire du Bouddha, fut frappé du profit qu'on pourrait en tirer moyennant adaptation pour l'édification des fidèles.
Il composa donc un extrait de la vie du Bouddha qu'il accommoda en histoire chrétienne : L'Histoire de Barlaam et de Josaphat, roi des Indes, rédigée par Saint Jean de Damas, eut une vogue immense ; elle fut traduite dans toutes les langues, même en islandais.
L'Église promut au nombre des saints Barlaam et Josaphat ; leur fête est célébrée le 26 août dans l'Église orientale, et le 27 novembre dans l'Église romaine. Jamais l'Église n'a été aussi bien inspirée ; le Bouddha est assurément, avec Vincent de Paul, le plus grand saint qui siège au Paradis chrétien. »