Dans le symbolisme des couleurs, le blanc est considéré soit en lui-même, soit comme expression de l'incolore. En un mot, le blanc doit être défini comme « lumière sans couleur ». Il participe donc de la signification de la lumière elle-même (qu'on appelle d'ailleurs lumière blanche). La lumière est le symbole naturel de la Divinité et l'on retrouve cette signification dans toutes les mythologies et dans toutes les civilisations. Dans le symbolisme chrétien, elle est le Principe incréé et impensable.
L'Eternel, conçu comme tel, s'exprime plutôt par des corps parfaitement transparents et le diamant est son symbole type, en même temps qu'il est celui de la pureté. Le blanc proprement dit, tel qu'on le voit sur les objets opaques peints ou teints en blanc, bénéficiera du même symbolisme, mais transposé au plan terrestre.
Ainsi, les anges sont tantôt translucides dans le monde des mythes et tantôt blancs lorsqu'on les appréhende avec des yeux terrestres. Les vêtements des souverains spirituels (y compris celui de Rome) sont blancs. La mythologie gréco-latine avait déjà donné des vêtements blancs à ses Dieux et ses Héros bénéfiques, par opposition aux Démons et Dieux suspects, qui étaient vêtus de couleurs variées plus ou moins sombres.
Dans le symbolisme astrologique, la couleur blanche est apparentée au mythe lunaire, à l'argent comme métal. L'héraldisme a suivi les mêmes règles de correspondance.
Il faut voir là tout un plan plus profond d'interprétation et, à ce titre, rappeler que le blanc est aussi (avec le bleu) la couleur de la Vierge, dont le mythe est infiniment plus ancien et universel que le Christianisme. Alors que le jaune (le soleil) appartient aux forces créatrices du jour, le blanc appartient aux forces créatrices de la nuit (voix au mot Noir).
Enfin, l'analyse du langage montre que l'idée de blancheur et de transparence s'associent, dans l'inconscient collectif, à des choses plus variées. On dit d'un personnage qu'il est incolore lorsqu'il manque d'originalité.
Mais on dit blanc comme neige d'un innocent ; une conscience blanche pour une conscience pure ; un mariage blanc et un coup tiré à blanc pour qualifier un manque ; un blanc-bec pour un homme sans virilité, etc... C'est un plan de symbolisme beaucoup plus humain et qu'il importerait d'analyser pour retrouver les filières générales.
Au-dessus de tous ces symbolismes et sans entrer dans le détail de leurs correspondances, on sait que le blanc et le noir ont, de toute façon, une signification morale définie (ainsi, la magie blanche œuvre « pour le bien ») et une signification de présage (les Égyptiens, puis les Grecs, marquaient à la craie blanche les jours fastes et d'une marque au charbon de bois les jours néfastes) et une signification sacrée constante (tous les Dieux principaux de Chaldée, Phénicie, Égypte, Rome, Indes, Chine, sont vêtus de blanc).