— Onomamancie — (Ou dans sa forme moderne Onomancie)
Divination qui se faisait par l'explication des noms propres.
On considérait qu'un nombre pair de voyelles dans le nom d'une personne était le signe d'une imperfection au côté gauche, et qu'un nombre impair dénotait une imperfection au côté droit. Les Anciens considéraient aussi que de deux personnes, la plus heureuse serait celle dont le nombre de lettres examinées en valeur numérale, faisaient le plus grand nombre. On tirait aussi des présages entre le nom et son origine.

Actuellement, l'onomancie se pratique en décomposant le nom d'une personne pour former avec ses lettres des mots qui, interprétés, fournissent certains présages. On fait alors de l'onomancie anagrammatique. On assigne aussi une valeur numérique aux différentes lettres d'un nom et on combine de diverses manières les chiffres représentés par les lettres du nom. Ce procédé constitue l'onomancie numérique ou arithmomancie.

Pour centrer l'ensemble de ces acceptions sur une base traditionnelle, on peut reprendre la classification établie par la Kabbale en Gématrique, Notarique et Temura (voir au mot Kabbale), et y ajouter deux formes plus spéciales : l'une est l'astrologie onomantique, dont le détail est trop complexe pour pouvoir l'exposer ici, et l'onomancie magique, qui fait intervenir le sens profond des mots.

Cette dernière — et aussi quelques autres formes d'onomancie contemporaine (analogique pure) font intervenir les origines étymologiques des noms et des prénoms. Nous ne pouvons pas donner ici d'indications sur l'origine des noms propres qui sont trop nombreux (et renvoyons le lecteur au petit livre du Prof. Marouzeau :
 L'Origine des Noms propres). 

La Notarique, la Gématrique et la Thémura évaluent numériquement les lettres, les permutent de manière à former d'autres noms, etc... Un procédé élémentaire, qui a toujours autant de faveur dans le public, peut donner une idée de la portée de ces choses quand elles sont prises au pied de la lettre : il consiste à faire correspondre à chaque lettre d'un nom, le nombre qui correspond à son rang dans l'alphabet :

On additionne alors ces nombres et l'on obtient un total quelconque, qu'on réduit de manière à en tirer la valeur secrète (Voir ce mot). Le Nombre représentant le nom est donc un des neuf premiers, auxquels on a attribué à l'avance un sens symbolique. Par exemple : 

 

Au symbolisme du nombre six (voir au mot Six) les onomanciens font correspondre un portrait psychologique et moral, etc... Tout cela relève d'une gratuité qui saute aux yeux d'une manière gênante.

Mais si, au contraire, on applique la transcription à des écrits ayant à l'origine un sens cryptographique — et en utilisant un code convenable, il est possible de retrouver quelque élément authentique. Si, par exemple, nous écrivons le mot
 Adam en hébreu, que nous donnions à chacune des lettres de ce nom la valeur numérique qui lui correspond réellement en hébreu, alors on risque de trouver un nombre ayant une valeur symbolique équivalente à celle du mot Adam, qui est symbolique lui aussi.

Effectivement, on sait qu'à la suite des travaux de Fabre d'Olivet quelques chercheurs, en s'orientant dans cette voie, ont découvert dans la Bible notamment, et dans la
 Genèse et les Nombres en particulier, de véritables clefs d'interprétation ésotérique. Il va sans dire que si l'on veut se livrer à un travail du même ordre sur un nom personnel contemporain, il faut le ramener au nom symbolique originel dont il dérive et en opérer la translitération dans sa langue d'origine.

L'intérêt de l'onomancie n'est pas de dire des choses vagues à partir de n'importe quel nom, mais par conséquent :

1°) De découvrir un sens symbolique dans des textes qui peuvent en comporter un.

2°) De chercher la valeur symbolique et par là magique ou pantaculaire d'un nom ; ce qui permet de le modifier ou d'en changer si ce pantacle n'est pas en accord avec la personne qui le porte.

3°) Donner des noms doués d'un dynamisme propre aux objets, choses ou notions nouvelles.

Les changements de noms et surtout de prénoms pour raison onomantique sont beaucoup plus fréquents qu'on ne le croit. En outre, et contre toute attente, cette pratique est beaucoup plus efficace qu'on ne pourrait le penser. Cela relève de conceptions magiques qui ne sauraient être développées ici, mais qui ont leur raison d'être.