— Rose-Croix — Le mot est pris substantivement pour désigner tout un ensemble de directions doctrinales et on lui fait traditionnellement correspondre l'idéogramme composé d'une croix inscrite dans un cercle.
En fait, ce nom peut être considéré comme une transcription du nom de Christian Rosenkreutz, son fondateur du XIVe siècle. D'autres font remonter cette fondation au XIIe siècle.
Bref, le nom même de Rosenkreutz est peut-être mythique, mais ce qui est certain, c'est que la Confrérie des Rose-Croix a existé, a même connu une grande vitalité au XVIIe siècle et semble avoir, au minimum, orienté son activité vers l'alchimie, les sciences psychiques et le symbolisme.
Sur les bases de ce patrimoine valable, deux nouvelles sociétés rosicruciennes furent fondées à Paris en 1888, mais sur des conceptions de l'occultisme qui sont loin d'offrir une garantie. La première fut fondée par Stanislas de Guaita qui l'appela : Ordre Kabbalistique des Rose-Croix, la seconde fondée par Peladan s'appela La Rose-Croix Esthétique du Temple et du Graal. La première, outre des buts humanitaires et d'entr'aide, se proposait « la lutte pour montrer à la théologie chrétienne les magnificences ésotériques dont elle est grosse à son insu ».
La seconde disait aussi, par les bonnes œuvres, « opérer selon le Saint-Esprit dont il s'efforçait d'augmenter la gloire et de préparer le règne ». Si l'occultisme avait été autre chose que ce qu'il était à la fin du XIXe siècle et si le préjugé de la Bonne Action humanitaire n'avait pas entaché leur action culturelle, il est certain que les deux sociétés avaient à jouer un rôle sérieux. La seconde sombra dans l'indifférence. Et comme les confréries valent ce que valent ceux qui les dirigent, il importe de préciser que les remarques et réserves faites ci-dessus ne préjugent rien quant à l'activité de ceux qui, de nos jours, ont repris le flambeau de la Rose-Croix.