Alphabet

On sait que la lettre d'alphabet correspondait, dans la plupart des alphabets anciens, à un chiffre et signifiait l'un ou l'autre selon le contexte. Il y a eu constamment des échanges de significations symboliques entre la lettre et le nombre correspondant.

Comme le nombre de lettres est petit et la suite des nombres infinie, la question s'est posée de donner à certains nombres une valeur privilégiée et de trouver aux alphabets une origine. Cette dernière question est d'autant plus importante que toutes les civilisations ont attribué la création de leur alphabet à un Dieu et ont cherché à y retrouver le message que ce Dieu n’avait pas manqué d'y mettre.

La question n'est pas stupide, car si l'on admet, pour parler un langage plus conforme à nos habitudes scientifiques, que l'alphabet est sorti de l'inconscient collectif, qui l'a non seulement suscité, mais modelé à son usage, cet alphabet est un message qu'il n'est pas sans intérêt de déchiffrer. La valeur symbolique des lettres et de leur rang s'inclut dans ce message aussi légitimement que n'importe quel élément de symbolisme folklorique ou mythologique.

De tous les alphabets connus, il faut distinguer les alphabets idéographiques (chinois par exemple) qui posent des problèmes d'un tout autre ordre, les alphabets fabriqués de toutes pièces certains alphabets chinois et japonais, alphabet esquimau, etc.) et les alphabets dont le caractère idéographique s'est perdu selon divers processus.

De ces derniers, c'est peut-être l'alphabet hébraïque qui s'est prêté aux spéculations les plus poussées — à cause des Kabbalistes notamment. Il est impossible de résumer ici le centième de leurs spéculations.
Nous avons cependant pensé que le tableau suivant intéresserait nos lecteurs, particulièrement s'ils sont attentifs aux rapports traditionnels qui unissent les vingt-deux lettres de l'alphabet hébraïque aux vingt-deux lames majeures du Tarot.