— Fourmis —Les Thessaliens l'honoraient et croyaient en tenir leur origine. Les Grecs en faisaient l'attribut de Cérès et des observations qu'ils en faisaient, tiraient des oracles. Éaque, fils de Jupiter et d'Égine, la peste ayant décimé son peuple, changea les fourmis en hommes.
Cette explication de l'origine de l'espèce humaine ne peut guère se comprendre maintenant que l'humanité est passée par sa crise d'individualisme. A un stade où le peuple juif entier se donne un nom personnel : Israël ; à des stades plus élémentaires encore dont parlent Durkheim et Lévy Brühl, l'image de la fourmilière procède du symbolisme naturel de la société. A noter que ce corps homogène constitué par les sujets esclaves et le souverain possédant seul l'essence divine correspond mieux encore à ce qu'est réellement une fourmilière.
Les fourmis n'ont pas la faculté de se reproduire ; elles ne sont que les cellules d'un corps dont l'appareil reproducteur est représenté par les reines. C'est donc la fourmilière qui est l'individu total. Cela va de pair avec le droit qu'ont les globules blancs de dévorer nos cellules usées, le droit absolu qu'avait le souverain ou le maître de faire mourir ses enfants ou esclaves, etc...
Saint Victor fait correspondre analogiquement les insectes aux doigts, les Grecs à la Terre, etc... Cette disparité demanderait une explication trop longue (voir au mot Homosophie).
Fourmis
« Fulcanelli Fortuna Minor »