— Fascination — Action de fasciner par une sorte de charme qui ne permet plus de voir les choses telles qu'elles sont. Dans l'antiquité, on attribuait surtout la fascination aux serpents et aux Gorgones ; c'est delà qu'est venue la croyance « au mauvais œil ».
Les Anciens portaient diverses sortes d'amulettes pour échapper au mauvais œil ; la plus usitée était la représentation du phallus sous le nom de « fascinum ».
On en suspendait l'effigie au cou des jeunes enfants, on en ornait l'âtre de la maison ainsi que les jardins. Les forgerons le plaçaient devant leur foyer, enfin dans la cérémonie du triomphe on l'attachait sous le char du triomphateur.
Un moyen très usité aussi consistait à cracher dans les plis de ses propres vêtements ; la salive est aussi considérée par l'Église catholique comme un facteur de purification, puisqu'une mère, éloignée de tout prêtre, peut elle-même baptiser son enfant, en lui traçant une croix sur le front avec de la salive.
En vertu de considérations d'homologie (la symétrie métamérique de Goethe, l'homosophie, la médecine des correspondances, etc...), et aussi de constatations faites par les ethnologues, il semble que la salive, analogue du sperme, tire sa qualité purificatrice de sa nature magique masculine. Le phallus, appelé fascinum, et la salive sont donc, en quelque sorte, le principe et la puissance masculins opposés à la fascination ou charme féminin, grâce auquel la conscience perd effectivement son objectivité et devient la proie de toutes les illusions.
Cette explication, qui paraît sommaire lorsqu'on la prend au pied de la lettre, se justifie pleinement sur les plans symbolique et magique.