— Kabbale — (On écrit aussi CABALE). Fondement de la connaissance ésotérique des Rabbins. Leur tradition raconte que Jehovah l'enseigna lui-même aux anges, qui l'enseignèrent à leur tour aux hommes, par Adam et les Patriarches.
Moïse, sur le mont Sinaï, reçut l'explication de quelques clés supplémentaires. D'où deux Lois essentielles : celle de Moïse, telle que l'a transmise le Pentateuque et qui est destinée au peuple — et la Kabbale, science secrète réservée aux sages d'Israël. Dieu a établi différents degrés de subordination entre lui et les anges, entre les anges et les astres, entre les astres et notre monde. Il a imprimé les caractéristiques de ces rapports fondamentaux sur les lettres, les nombres, les symboles et a révélé la manière de les consulter pour comprendre les rapports existants entre tous les êtres réels.
De ce principe découlent les croyances des Kabbalistes sur les mots, les lettres, les nombres — à travers mille divergences sur l'interprétation des livres sacrés, sur l'influence des astres, sur le commerce des esprits et sur toutes les propriétés symboliques des êtres et des choses.
La Kabbale se divise en trois sections principales : la Géométrie, la Notarique et la Thémura. Ces livres développent toutes les manières d'interpréter les noms par les nombres correspondant à chaque lettre qui les composent. Elle donne aussi une méthode d'interprétation par permutation des lettres, etc...
Les textes composant la Kabbale sont d'ailleurs aussi nombreux que variés, ils ont été périodiquement perdus, retrouvés ou reconstitués et les plus certains sont parmi les plus anciens, le Sépher-Ietzirah, et parmi les plus récents le Zohar. L'ensemble de la Kabbale contraste singulièrement avec le Talmud, rituel minutieux ne concernant que la pratique extérieure de la religion.
Les clefs d'interprétation de la Kabbale sont nombreuses (voir aux mots Séphiroth, Alphabet), elles deviennent même innombrables à partir du XIIIe siècle, date à laquelle apparut en Europe le Sépher-Iezirah et le Zohar (livre de la Création et livre de la Splendeur) par les soins d'Isaac l'Aveugle, juif français, habitant à Pesquières, en Provence.
Après avoir fleuri en Espagne, puis dans toute l'Europe, puis dans le Moyen-Orient, après s'être notamment agrémentée d'additions sans nombre, elle donna lieu, au xve siècle, à la création d'un rituel magique par les soins d'Isaac Lorin, juif de Jérusalem. C'est à cette époque qu'on assigne le début de la Kabbale moderne. Les alchimistes l'utilisent et l'enrichissent à leur tour.
Actuellement on cherche encore des sens supplémentaires à ses Arcanes arachnéens dans les œuvres du Dante, de Raymond Lulle, de Pic de la Mirandole, d'Agrippa de Netde Paracelse et de tous les modernes qui s'expriment sans clarté.
Parmi les Kabbalistes contemporains, car il en existe, il faut distinguer les classiques comme Serouya, des encyclopédistes comme Marqués-Rivière, des esprits d'immense envergure comme Enel ; mais aussi des abstracteurs de quintessence péchant surtout par une obscurité totale de l'esprit, doublée d'un goût pathologique du mystère.
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