Ces deux symboles associés appartiennent au rituel de l'Ordre martiniste.

C'est au second degré (associé-initié) que l'initiateur impose à l'associé ces deux pièces de vêtement. Elles continueront d'appartenir à la vêture du troisième degré (Supérieur Inconnu) et du quatrième (Supérieur Inconnu initiateur). Ces titulaires les porteront pendant certaines phases des cérémonies.

Le masque et le manteau sont de couleur noire. Il y a deux raisons.

Seuls le Grand-Maître (ou Président de l'Ordre) et les membres de la Chambre de Direction portent un manteau blanc.

Le masque, cet instrument de culte religieux et d'initiation quasi universel dans les sociétés traditionnelles, ne relève guère en Occident chrétien que de la superstition.

Nulle société secrète, du moins initiatique, ne l'y emploie : contraste frappant avec les sociétés secrètes des cultures archaïques. Il est d'autant plus remarquable que l'Ordre martiniste en ait fait l'un de ses symboles. Remarquable aussi que le masque en cause soit un “loup” : masque neutre en quelque sorte, qui intériorise l'esprit spécifique du martiniste.

Les fonctions reconnues au masque par l'histoire des religions

Le masque du martiniste assure sa protection en le rendant méconnaissable, non identifiable, donc invisible en tant que soi, aux profanes. Il figure un être surnaturel à sa façon : il signifie que la personnalité mondaine a disparu et que le vrai moi, le moi surnaturel en l'homme, s'épanouit.

Bref, le masque du martiniste, comme tout masque, signifie une métamorphose, mais laquelle ? Pour les autres, celle de moi en personne (au sens négatif) ; pour moi, celle de moi en moi, en ma personne (au sens positif).

Le signe distinctif du martiniste est de n'en exhiber aucun et son masque dissimule jusqu'à ceux qu'il posséderait malgré lui. Enfin, le masque (moyen de domination) favorise, en servant dans l'incognito, l'avènement du Royaume.

Le savoir est impersonnel et nul homme ne saurait prétendre à exercer un magistère spirituel. Toute gloire doit être reversée à Dieu. Rien de spirituel ne se passe qu'entre Dieu et moi, et c'est en moi que je retrouve Dieu. Voilà quelques points du symbolisme martiniste du masque.

Le symbolisme du manteau est corrélatif. Dans l'expression “Supérieur Inconnu”, si le deuxième terme correspond de toute évidence au masque, le premier correspond au manteau.

Le manteau protège lui aussi, et doublement : il assure l'immunité de l'initié contre les attaques du dehors, et même contre les assauts de ses propres instincts, censés (ne soyons pas dupes) lui venir du dehors. Mais, grâce à lui aussi, la science de l'initié ne débouche pas comme les fameuses perles dans la porcherie.

Le manteau, protecteur de la Connaissance et du connaissant, est la connaissance elle-même (en lui résidait la vertu du prophète Élie, dont par lui Élisée hérita [II Rois II, 13..].

Pour l'acquérir, silence et prudence sont requis. Pour qui l'a acquise, prudence et silence font seconde nature.


Sources :
Histoire des Personnages Mystérieux & Des Sociétés Secrètes - Sous la direction de Louis Pauwels
Dictionnaire des Sociétés Secrètes en Occident - Sous la direction de Pierre Mariel
Dictionnaire pratique des Sciences Occultes – Marianne Verneuil