La nature humaine est complexe.
Nos organisations reflètent cette dualité qui peut s'accentuer sous l'influence de certains individus ou de diverses circonstances.
Ainsi, des sociétés criminelles peuvent avoir à l'origine une motivation religieuse.
En Inde, les Thugs étranglent leurs victimes en offrant un sacrifice rituel à la déesse Khali. Les membres du Ku Klux Klan cherchent à préserver les droits d'une collectivité et aboutissent à des actes sanglants.
Certaines associations professionnelles, dont le but était de préserver les secrets d'un métier, ont été infiltrées par des groupes politiques. Parmi les métiers souchés sur le Compagnonnage, on peut évoquer les carbonari.
Il s'agit tout d'abord d'une société initiatique de bûcherons ; puis des groupes politiques pourchassés se dissimulent dans les forêts, emploient des mots de passe, s'infiltrent dans cette société dont les structures aident finalement les activistes.
La Mafia a été un groupement de nationalistes siciliens, avec des rites et une tradition catholique, avant de devenir une redoutable société du “milieu” pratiquant le trafic de la drogue et la traite des blanches.
La Sainte-Vehme, tribunal médiéval allemand, a jugé avec équité, alors que la justice impériale était inexistante ; mais c'est en son nom qu'on assassine le ministre Rathenau qui a signé la reddition de l'Allemagne en mettant fin à la guerre 1914-1918.
On peut encore songer aux Illuminés de Bavière, au groupe Thulé, qui, à partir d'une idéologie spirituelle, rejoignent une pensée politique.
Ces sociétés secrètes politiques sont extrêmement fermées car leur activité clandestine s'oppose à une conscience collective ; les membres reçoivent des missions souvent dangereuses, en entretenant les membres dans la haine d'un homme ou d'un régime.
Leur fanatisme est fort éloigné de l'esprit de la société initiatique qui prône la spiritualité, la compréhension du prochain.
La société initiatique traditionnelle
Bibliographie : Jean-Pierre Bayard