Spontanément, enfants et adolescents se rassemblent en bandes : un phénomène sociologique bien apparent.
Ils utilisent des signes distinctifs : des expressions culturelles, des bottes ou des blousons de cuir, des cheveux longs ou ras.
L'adolescent veut accéder rapidement à la virilité ; il s'estime frustré et cherche les moyens d'échapper à sa condition. Pour s'affirmer il affronte d'autres bandes, se fait tatouer, participe à des destructions provocatrices, des manifestations clandestines. La bande, souvent mal structurée, n'a qu'une vie temporaire ; vivant sous la direction d'un chef de file, la disparition du meneur entraîne celle du groupe.
Ces jeunes, qui ne sont pas fatalement des délinquants, ne se soumettent qu'à une autorité conçue par eux, en rêvant à une autre société qu'ils ne parviennent pas à créer. Par leur organisation interne, par leur recherche d'une certaine idéologie, par leurs réunions clandestines dans des lieux variés et secrets, les bandes peuvent faire songer aux sectes, mais celles-ci excluent, en général, tout acte de violence.
Ce phénomène sociologique a pris plus d'ampleur à notre époque où l'homme abandonne trop souvent ses responsabilités.
Bibliographie : Jean-Pierre Bayard