— Sorcellerie — La sorcellerie est une partie de la magie concernant les sorciers et leurs pratiques. Les sorciers, selon la conception classique, ont fait un pacte avec le diable pour opérer par son secours, des prodiges et des maléfices, pour jeter des sorts, etc.
Le sorcier diffère donc des magiciens en ce qu'il est, en quelque sorte, spécialisé dans le mal et, généralement, de moindre dimension. Après le triomphe du Christianisme, l'appellation de sorcier, plus péjorative, désigna conjointement ce dernier et le magicien, toute magie étant, selon Rome, œuvre du Démon.
La sorcellerie a été, de ce jour, prétexte à toutes sortes de cruautés inspirées d'un opportunisme suspect. On faisait brûler vive sous une accusation facile à inventer et difficile à contredire, toute personne gênante. Parmi les innombrables victimes, à côté de simples d'esprit et de déments irresponsables, de philosophes de valeur ayant commis le péché d'intelligence, il faut citer Jeanne d'Arc, Urbain Grandier, la maréchale d'Ancre.
Les accusés, même lorsqu'ils n'avaient, en fait, aucun pouvoir de sorcellerie, avouaient volontiers avoir assisté au sabbat, ce qui s'explique par les hallucinations procurées par les drogues en usage dans les fausses initiations, notamment le stramonium et le haschich. C'est seulement en 1672 que les tribunaux cessèrent d'admettre les accusations de sorcellerie.
Mais la pratique de la sorcellerie a subsisté aussi longtemps que les consciences n'ont pas été libérées de l'interdit. Si les tribunaux ont cessé de poursuivre, c'est que les accusations portées devant eux relevaient le plus souvent d'une imagination malveillante — alors que les vrais sorciers, et il en existe encore, sont généralement adroits et protégés. D'ailleurs, les choses ont changé de nom : on ne fait plus de sorcellerie, mais de la magie — et c'est justifié puisque la sorcellerie n'était qu'une contrepartie de l'oppression exercée par l'Église.
Il n'y a pas de différence foncière entre la sorcellerie et la magie. Toutefois, cette dernière procède d'une connaissance organisée alors que la première relève plutôt des petites recettes. Traiter à part de la sorcellerie serait doublement inutile. Aussi renvoyons-nous le lecteur aux articles consacrés aux Sorcières, au Sabbat, à l'envoûtement, à la Magie, aux Pactes, etc...